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A+A- : Ecrits d'âme d'une jeune psy
23 janvier 2014

Une étudiante psy dans la ville...

Fin d'année 2012, alors que je terminais mes années d'études de psychologie dans une des plus grandes villes de France, je décidais d'écrire mon constat d'une Vie et de villes en ébullition, en perdition...

Fin Janvier 2014, ces lignes peuvent encore se lire et donner sens à nos existences.

 

                                                                                            L’ENRACINEMENT DE LA VIE…
                                                                       

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                                                 "Au Palais de la Vie",  les goûts se savourent ou s’abhorrent.

Palais sans luxure…

2012, une année de fin du monde ou une année d’espoir ? … Alors que la majorité des peuples croyaient en cette prédiction de fin du monde programmée le 21 Décembre 2012 par les mayas, alors que les plus affûtés vantaient leur refuge miracle inatteignable des forces du mal pour une indéfectible existence, et que les plus sceptiques, peut-être les plus raisonnables, en somme, arpentaient leur sentier et continuaient à construire leurs projets de vie bâtis de rêves réalisables ou utopiques, notre planète Terre n’a rien perdu de ses mécanismes. Certes, affaiblie car surchauffée par nos mauvais comportements écologiques, elle nous démontre toujours son temps qui passe, nos vies violées mais pas encore volées… Tiens, y a-t’il là, l’once d’un espoir ? … Effectivement, le trépas ne nous a pas encore emporté, le calendrier est toujours déployé, pantelant, peu ou prou éveillés, nous en tournons les pages chaque jour et nous rapprochons nous-mêmes, chaque jour de notre sommeil éternel... Ainsi, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ?… 
De notre beau pays la France, 2012 aura marqué l’élection d’un nouveau président de la République, François Hollande élu à 51,63% contre 48,37% des voix pour Nicolas Sarkozy. Les citoyens réclamaient du changement, François Hollande proclamait « une France du changement », eh bien voilà une France servie… Un espoir réalisé, un nouveau président, et ce changement alors, qu’en est-il aujourd’hui ? Dans quelle direction va-t-il ? Quel sens lui donner ? 

Palais d’envie…

Ah oui!... Aujourd’hui, il y a de quoi "espérer"… Attendre les résultats des promesses tenues lors d’une campagne présidentielle, avoir confiance en l’autre, aspirer à devenir acteur du changement et non pas seulement souhaiter recevoir du changement, désirer une vie heureuse, compter sur la parole d’un dit plus grand que soi, à savoir, un homme d’Etat, mais aussi, compter sur la parole et les actions de son voisin… En définitive, attendre, espérer oui, mais des actions des autres plus que de soi… Il est tellement plus aisé de s’illusionner sur le pouvoir que l’on peut avoir poussé par le désir, plus que par la raison. De notre posture de critique et d’envieux, l’on croit en la possibilité d’un bonheur tout en croquant le fruit défendu… Or, la croyance religieuse ne nous dit-elle pas que le bonheur n’est atteignable que du sage qui semblerait le mériter… Archaïque pensée ! Religion obsolète ! Dieu est nous-même, les textes sacrés n’ont plus de support, ils ont été effacés par l’interprétation de tous, fidèles ou non, créant ainsi plus de discorde que de paix. Une vie sans péché, dans une société industrialisée, consumériste n’est semble-t’il, plus respectable… Enfin le mot « espoir » recouvre aussi le verbe « s’attendre à », alors à quoi devons-nous nous attendre ? Eh bien, ne devrions-nous pas plutôt dire, « tant qu’il y a de l’espoir, il y a de la vie » ?... N’est-ce pas cet espoir qui anime les gens, qui maintient leur existence ? Ouf… Alors dans ce cas, nombreux comme nous sommes à peupler cette planète, demain celle-ci ne sera pas désert… Et plus sûr encore, malgré toute la violence des Hommes, la France ne se sera pas noyée ou brûlée, car prudemment, elle attendra encore et encore la réalité de son espoir…

Palais épicé.

Reste à savoir si en tant que citoyen l’Homme a la liberté et le droit d’attendre plus que d’agir, quand alors des millions de personnes demandent l’asile sur notre territoire. La France, « Terre des Hommes »… « Terre d’accueil », jadis…
Somme toute, de quel Droit, refuser des personnes fuyant leur pays natal pour des raisons économiques, sociales, climatiques, politiques ? En famille, ou célibataire, il s’agit d’un humain en exil arrivant dans un pays qui n'est pas « demandeur » de sa présence, alors que lui en revanche, est catégorisé « demandeur d'asile ». Une demande sous-entend une dépendance dans le sens où elle suscite une réponse... De fait, se révèle nécessaire l'instauration d'une relation. La réponse de l'Etat peut être attribuée des années après la procédure entamée. Il arrive que cinq ans après, l'exilé n'aie toujours pas eu de réponse, positive ou négative, sur l'accord de résider sur le territoire français. Dans cette attente, il devra trouver ses marques, ses repères, produire une représentation de soi. L'exilé devra affronter l'altérité sous toutes ses formes sans en avoir le choix, alors qu’il sera seulement considéré comme différent par la communauté, et comme « demandeur d'asile » parmi tant d'autres. Ces Roms qui créent la polémique, ces Africains qui perturbent de par leur religion et coutumes nombreuses et variées, ces Tchétchènes qui inquiètent et effraient car trop rangés ou trop rebelles, ces prostitués de l’est ou de l’ouest qui tapissent nos trottoirs et influent sur nos couples… Tous ces individus qui « dérangent » parce que eux font le choix, joyeux ou contraints, de se faire remarquer afin de vivre, ou plutôt… Survivre… 
Mes années d’études en psychologie m’ont permises de rencontrer nombre de ces populations et de constater, comme le dit si bien Segers, « à quel point la diversité est large et l'altérité virtuellement illimitée » . Faut-il faire des études universitaires sur le comportement de l’Homme pour prendre conscience de cet autre non si différent de soi et de cette altérité, miroir de notre propre Etre ? 

La paresse du palais.

Qu’il soit immigré ou autochtone, l’Homme en chair et en os, est de nos jours réduit à robotiser ses pensées, ses gestes. Son essence à savoir sa raison, a été délaissée pour sa pâle copie sous forme d’avatar. La vie de l’Homme est violée par le temps et l’Homme lui-même, donne sa vie au virtuel… Nous passons un temps majestueux à communiquer à travers des outils informatiques, à jouer, à nous dépersonnaliser, à nous chercher et à nous trouver à travers des réseaux d’amis, des consultations astrologiques, des entretiens psychanalytiques, des sites de rencontre, ou des numéros d’appel d’aide… L’association SOS Amitié a vu son nombre d’appels augmenter se mordant elle-même la queue…Elle en appelle à l’aide… Plus de deux millions d’appels se perdent jours et nuits faute de manque de bénévoles ! Voilà comment une association basée sur l’écoute à travers un combiné téléphonique, en vient à lancer un appel de secours à travers les plus grands médias. Un appel au recrutement de bénévoles à l’écoute d’individus en mal de solitude, en manque d’ami… S’ensuit une multitude de candidatures répondant à son cri et l’association en vient à ne pouvoir répondre à ces offres… Comble du comble.
En écho, je viens à rédiger : La demande plus que l’offre n’est-elle pas la donne de notre société ? 
Indécence interrogation !... Soit… Puisqu’il est d’usage de n’esfronter aucun esprit, il conviendra plus prudemment de soulever cette énigme de la vie… Est-il réellement possible d’être présent pour l’autre et recueillir n’importe quelle demande, n’importe quelle émission, « n’importe quoi », mais être effectivement là ? Et si, oui, jusqu’où pouvons-nous l’être et pourquoi ? 

Palais coléreux...

On s’inquiète d’une fin du monde alors qu’on ne tient même pas compte de ce qui constitue ce monde… Il y a au-dessus de nos pauvres vies humaines, des milliers et des milliards d’astres qui gravitent et participent à notre oxygène, vital… Il y a la nature, simplement la nature que les Hommes ont su apprivoiser grâce à leur culture. Il y a ces milliards d’individus qui inspirent et expirent. La date d’expiration est proche pour ceux qui se murent dans leur silence, leur égocentrisme, leur idéal… L’individualisme finit par mener à un profond sentiment de solitude comme à un puissant mal-être. Solitude et mal-être peuvent tuer lentement mais sûrement, autant que la folie et les pharmakons qu’on lui administre pour la faire taire, parce qu’elle dérange la société plus que ne gêne son cobaye…

L’avarice du palais.

L’individualisme peut devenir la maladie de nos prochains siècles, en ça il n’y a aucun refuge à trouver, ni neurones à déclencher pour une course effrénée à la pilule magique, à la technologie révolutionnaire, au sauveur à afficher, au Prix Nobel à attribuer, aux sommes astronomiques à capitaliser… Il y a seulement un cœur à ouvrir.
Comment ne pas remarquer ces silhouettes s’affairer dans les rues, ces corps joncher les trottoirs, ces âmes enfermées dans leur méconnaissable chair, ces ombres hanter nos toitures… Il n’y a plus d’humanité dans notre Patrie, il y a uniquement l’égocentrisme, l’individualisme, où liberté, égalité, fraternité résonnent faussement l’éternité et sonnent bien mieux le glas du trépas. La mort lente et frêle qui ne se distancie jamais… Eh oui, les Hommes parviennent à s’éloigner les uns des autres mais ne réussissent à abolir ce qui demeure… Destinée funèbre. C’est bien elle, la mort, qui les dévore quand l’heure est surprise ou conséquence de provocation.

L’orgueil de l’Homme… Pour la propriété de son Palais.

Qui saurait aujourd’hui définir l’humanité et la témoigner… Tout individu se développe pour son existence, s’aventure pour sa survie, court après quelque chose… Quelque chose qu’il ne sait même pas nommer mais qu’il dit être essentiel à son bien-être… Peut-il présumer cette chose, être le bonheur ?… En définitive, il se leurre. L’Homme ne sera jamais comblé car il est par essence Etre de désir, en recherche de complétude, attentif aux similitudes, cavalier aux différences. Voilà… La différence qui l’effraie et l’aveugle… Saut à surmonter, rênes trop tannées susceptibles de blesser ses paumes, pieds en dehors de l’étrier, éclairage du miroir un peu trop blanc, un peu trop noir, un peu trop gris ou un peu trop jaune, pour parvenir à s’admirer et s’aimer...

Sept péchés capitaux pour enfumer des vies, brûler des horizons…

« Palais de la Vie », nom honorablement attribué à notre société post-moderne, où l’alimentation, la technologie, l’habillement, les sciences, les arts, l’architecture, les moyens de locomotion,… ne cessent de se diffuser sous le règne de la diversité humaine et multiplicité culturelle. Au « Palais de la vie », mondains, modestes, et pauvres sont clients mais ne mangent à la même table. Sucré, salé, épicé, amertume, acidité sont à la carte, à chacun son menu…
Au « Palais de la Vie » c’est tout un rapport à la différence et à l’étranger qui est à déguster pour l’appétit des moins gourmands aux plus gourmets. La carte est épaisse, trop affamé le consommateur la tient fébrilement… Alors, aura-t’il l’opportunité de se faire servir comme il l’avait souhaité en gravissant les paliers du Palais, ou bien le glas retentira-t’il… Trop tôt, trop tard, signe d’un voyage au paradis ou d’un voyage en enfer… Avant de bafouer sa mémoire et sans intérêt pour son identité, commérons pour simplement savoir de qui était-il le serf ? Quel péché l’aura emporté… Luxure, paresse, avarice, envie, gourmandise, colère ou orgueil ? 
Au « Palais de la Vie » les plats peuvent s’avérer copieux pour peu d’argent, il suffit d’équilibrer son menu… Métissage de goûts et de couleurs au plaisir ou déplaisir des papilles !... 
Au « Palais de la Vie », comme seul décor, se dresse un tableau d’une société d’individualisme... Dans sa recherche insatiable de bonheur et dans son égocentrisme, l’Homme vitre son œil, coud et tisse sa bouche à son cœur, marbre son corps, fantomatise sa silhouette, cristallise son âme. Il devient objet, marionnette dont on peut jouer, abuser, et puis finir par donner, vendre ou jeter, plutôt que sujet créateur de sens, de partage et d’évolution. Submergé par la richesse des âmes qui l’entourent et les goûts qui lui sont promis, il engloutit la carte avant même d’avoir choisi son menu… L’Homme oublie la dualité de son Etre, raison et cœur, assourdi par ses sirènes internes… Sirènes mi- humaine, mi- animale, qui lui rappellent incessamment combien sa vie est fragile et son Etre éphémère. Maître de son navire, il n’a pas bonne posture à table… Il chavire trop souvent, happé par son manque à être, soumis aux lois du plaisir… Où est donc le phare qui lui permettra d’atteindre son rivage, et ce, confortablement installé à son poste ? 
Au « Palais de la Vie », comme divertissement, s’opère chaque jour un spectacle mettant en scène des personnes de sexe féminin et masculin, enfants comme adultes et âgées, narrant un conte d’une Terre où ses Hommes étaient tous semblables, et ce, quelles que soient les différences que certains mécréants tentaient inlassablement à leur trouver. Ce conte dévoile que tous les humains avaient pour même origine la structure langagière, fruit du désir de leur parent. Dès en venant au monde, tous avaient subi une forme d’exil… Tous, avaient migré de leur terre natale, à savoir, le ventre de leur mère. 
La morale du conte était :
« Que ce soit l’exilé ou l’autochtone, la principale difficulté de l’Homme est de consentir à son manque à être. Chacun est en quête perpétuelle d’un miroir pour s’identifier, se reconnaître ou mieux s’aimer ».
On raconte que ce conte a rassemblé la clientèle et que mondains, modestes et pauvres ont mangé à la même table goûtant de chaque plat.
Je vous recommande ce « Palais de la Vie », il permet de prendre conscience de la précarité dans laquelle nous vivons, endoctrinés par nos intimes désirs, emprisonnés par nos idées plus que pour nos pensées… Toujours pour peu de budget, et pour la garantie d’être nourris de délicieux mets, vous ressortirez… Repus d’humanité.
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