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A+A- : Ecrits d'âme d'une jeune psy
17 mars 2014

Faire mine de rien... Cape ou pas cap'!?...

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Grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah non c'est pas vrai quoi!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

14h, rendez-vous avec des parents d'un garçon de 12 ans qui souhaiteraient éventuellement le faire consulter et viennent en préambule pour m'exposer le dit "problème". Jusque là tout va bien, vous allez me dire!

Mais non!!!! Pas jusqu'à 13h57 où je vérifie pour la deuxième fois consécutive, avoir bien éteint le son à mon portable, m'être hâtée 2 minutes plus tôt, à le mettre en recharge pour ne louper aucun appel professionnel durant cette après-midi et après m'être mis la nigaude pression à essuyer le verre que je portais dans l'autre main, contenant une bougie et appréhendant que la mêche ne soit trop près du verre et le fasse exploser, comme cela est arrivé une fois!... Brefffff!! 13h57 passées de quelques secondes, ma concentration vacille et ma pression se transforme en immense désespoir, ras le bol, peine et à la fois maitrise de mes émotions car les minutes passent et le couple parental va arriver! 13h57 dernière fois que j'utilisais agréablement et en toute reconnaissance le super portable que mon premier Amour et finalement, chagrin à Vie, m'a pourtant offert il y a trois mois. Premier beau smartphone qui marche et me permet de recevoir des photos, d'en envoyer, de jongler appel et farfouillage dans le téléphone, enfin là aussi, "bref", un téléphone à la page, comme il semble conseillé d'avoir aujourd'hui... Premier beau, utile et valeureux portable qui tombe du mauvais côté et se casse... Ecran brisé, le tactile ne marche plus, je reçois les communications mais passe des secondes et secondes à véhiculer mon doigt sur l'écran pour pouvoir décrocher, au final, je loupe l'appel... En somme, je n'ai plus la grande autonomie et rapidité que permettait d'avoir un tel outil de communication... Je m'en veux terriblement de ne pas avoir pu retenir mon sac qui a bousculé le fil et fait tomber mon portable. Moi qui avais prévu pour la première fois, cette recharge de batterie pour ne louper aucun appel jusqu'au soir, je suis servie!

13h58, 59, les parents sont là et ce sont les premièrs patients à entrer dans le cabinet, longer le couloir et toquer direct à ma porte!... Oh non, c'est pas vrai quoiiiiiiiiiiiii!!!!!!!!!... Je voudrais être complètement ailleurs, résoudre ce problème, évacuer les émotions qui me colonisent, empiètent sur ma concentration et dont je sens leur besoin de proliférer et polluer toute mon après-midi... Je voudrais tout effacer, ce tombé, ce cadeau, moi là, notre Temps social, bref, à cet instant-ci, tout est confus et à mon sens, tend à bousiller ma condition travaillée pour recevoir ces parents. Sûrement fatiguée par d'éprouvants derniers jours, personnellement et professionnellement, tête en ébullition question travail et innovation, sûrement aussi inconsciemment, aussi, en légère tension bien savamment "trop" augmentée seule, dès lors que le père s'est présenté au téléphone comme "psychanalyste". Je m'intéresse beaucoup à la psychanalyse et suis intriguée par les psychanalystes, par leur pratique, en soi, et notamment par leurs dispositions, caractéristiques personnelles et motivations professionnelles à "exercer en tant que psychanalyste"... Sans chercher bien loin, et stupidement sans doute, je vous l'accorde, j'ai tendance à y voir une "certaine forme d'intrusion" frôlant peut-être une sorte de perversion lorsque la pratique reste essentiellement muette envers l'analysé qui des années et des années cherchera à accueillir quelques maigres explications... Enfin, tout ceci pourra être développé car il n'empêche que j'adore moi-même psychanalyser au sein de mon approche clinique tant il est délicieux de voyager dans les abysses de notre âme! Vous comprenez donc que tout dépend de la définition que l'on en a et de l'usage que l'on en fait! J'imagine d'ailleurs, que Monsieur, aurait très bien pu interpréter la cassure de mon portable, connectée à ma rupture sentimentale ou à mes affects dirigés de telle et telle façon ou je ne sais trop quoi encore, de fantaisistes ou bien réels!!!!!

Pour revenir à leur situation, Monsieur et Madame, semblent très soucieux de leur "cas", Madame, très timide, Monsieur confiant, ils vont aborder sans coupure, la raison de leur venue et vont même jusqu'à parler de leur enfance respective et y insérer quelques notions psychanalytiques (bien évidemment!!...) pour donner corps à leur discours! Ils parlent parfois en même temps, ils évoquent des générations et générations antèrieures de leur famille, ils mettent en avant la composante incestuelle dans la famille de Madame, Monsieur fait de crus parallèles avec son pays d'origine, la Québec et d'intéressants constats sur notre Patrie, la France, chacun dévoile sa sensibilité, Monsieur parfois rougit, Madame, souvent a les larmes aux yeux. Ils font ensuite quelques liens ou posent quelques questions sur leur fils, sujet de notre rencontre, puis fondamentalement et de nouveau m'exposent leur vie, passé et présente. Une vie au dessin attrayant, une fois de plus, je pense: "Quelle chance quelque part d'entendre et être le coffret de confiance de tant d'histoires humaines, quelle passion indéfectible j'ai pour ce métier et quel droit je n'ai pas de ne pas apporter ("parfaitement" élaborées en moi) les pistes de réponses qu'attendent ces patients!"

13h58, 59 je commence la séance avec ces sujets, 15h43, je la termine, et 15h44, je me retrouve de nouveau bien seule à ne même pas prendre note de cet entretien mais à travailler sur mon acte et mes (re)sentiments face à un téléphone tombé et des liens brisés? Non, j'espère que le plus important est sur ma puce et que chez moi, je retrouverai mon vieux téléphone pour surtout ne perdre aucun appel lié au travail!

"Faire mine de rien" devant sa patientèle, je crois que je gère plutôt bien, mais ai-je autant de finesse d'esprit et de stratégies mentales au bout de plus d'une heure trente de communication et de tel évenèment dépassé malgré moi juste avant de m'entretenir avec les patients?...

Monsieur me dit à la fin de la séance: "On vous doit combien?" Je l'informe du prix, à savoir celui d'une séance d'une heure GRAND maximum pour une personne et non pour un couple... Une personne, ok, je l'avais décidé ainsi car je considérais que ce travail visait la suite d'une thérapie effectué avec (pour) leur enfant, néanmoins, lorsque Monsieur riposta: "C'est tout, vous pourriez faire plus, ça va faire deuuuuux heures!", je me dis avec recul "pfff, t'es vraiment bien minée aujourd'hui"... 

Eh oui un psy qui met un masque, un psy qui met parfois sa cape et une personne cachée derrière qui est comme vous... Parfois bien cap-able, parfois bien moins...

 

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Commentaires
L
Pour répondre à la question. ..pas cap. .. ou difficilement. .. ce n'est pas évident de faire bonne figure en public
A+A- : Ecrits d'âme d'une jeune psy
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